Voilà un certain temps que je ne vous avais pas parlé de jeu vidéo ! Aujourd’hui, je reviens sur Castlevania Advance Collection, une compilation qui fleure bon les pixels ensanglantés et qui m’a renvoyé aux heures passées sur l’une de mes consoles préférées : la Game Boy Advance !
TRANSILVANIAN HUNGER
À l’été 2001, la nouvelle machine de Nintendo débarque en Europe et rend littéralement dingue le gamin que j’étais. Déjà accro à la Game Boy première du nom, sur laquelle j’ai joué un nombre incalculable d’heures à The Legend of Zelda : Link’s Awakening ou Pokémon, les performances annoncées par la Game Boy Advance me laissent entrevoir des possibilités inédites pour une console portable à l’époque.
Les jeux qui constituent le line-up de sortie de la GBA représentent un véritable palier pour les joueurs nomades : l’éblouissant grand-prix futuriste de F-Zero: Maximum Velocity ; l’action-puzzle Kuru Kuru Kururin, qui mêle course d’obstacles et réflexion ; et évidemment Super Mario Advance, alias Super Mario Bros. 2 sur NES ou Doki Doki Panic sur Famicom Disk System au Japon, qui sera le premier d’une série de quatre portages sur la console, avec Super Mario World, Yoshi’s Island et Super Mario Bros. 3.
À titre tout à fait personnel, la Game Boy Advance est sans doute l’une des consoles sur laquelle j’ai passé le plus de temps à jouer, notamment à cause de ses RPG comme Golden Sun, Breath of Fire ou Final Fantasy Tactics, mais aussi en raison du portage de The Legend of Zelda: A Link to the Past et de l’une des pépites trop rarement citées du jeu de plateformes : Wario Land 4 !
En plus de ces titres absolument cultes, et encore très efficaces aujourd’hui, l’autre raison pour laquelle j’ai sacrifié une partie de ma réussite scolaire sur l’autel vidéoludique est assurément la série des Castlevania présente sur la portable de Nintendo.
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Débutée en 1986, Akumajō Dracula, ou Castlevania en dehors du Japon, est une série de jeux développée par Konami, vous mettant dans la peau de différentes générations de chasseurs de vampires aux prises avec le Comte Dracula en personne !
Avec plus d’une vingtaine d’épisodes au compteur, sur au moins autant de consoles différentes, Castlevania est une licence majeure du jeu vidéo, dont chaque épisode est attendu au tournant par les fans.
C’était évidemment le cas de Castlevania : Circle of the Moon, sorti en même temps que la Game Boy Advance en France, en juin 2001. Pour ma part, étant jusqu’alors totalement passé à côté des épisodes sur NES et Game Boy, et même de l’adulé Super Castlevania IV sur Super Nintendo, Circle of the Moon était mon premier Castlevania.
Dans Circle of the Moon, vous incarnez Nathan Graves, un jeune chasseur de vampire venu aider son mentor à empêcher Carmilla, une sbire de Dracula, de ressusciter son maître.
Le jeu propose une nouvelle fonctionnalité, inédite dans la série Castlevania : le DSS (pour Dual Set-Up System), qui s’appuie sur l'association de cartes “Action” et “Attribut” permettant à Nathan de réaliser des attaques magiques de différents types. Une mécanique qui avait fortement séduit l’adepte de Magic The Gathering que j’étais déjà à l’époque, mais qui pousse le joueur à farmer plus que de raison, tant la fréquence de drop des fameuses cartes est faible. Ainsi, collecter toutes les cartes impose de recommencer inlassablement les mêmes salles, encore et encore, jusqu’à ce que cet ennemi que vous tuez pour la soixante-dixième fois daigne enfin laisser tomber la précieuse icône.
Koji Igarashi, producteur historique de la licence, se montrera très critique envers cet épisode, dans lequel il n’a pas été impliqué. Circle of the Moon sera finalement mis l’écart de la timeline officielle de la série dès 2002, considéré comme un titre à part ne collant pas parfaitement à l’esprit de la saga.
Bien que je sois resté un peu froid à la redécouverte de ce titre non-canonique, cela n’enlève rien au fait que Castlevania : Circle of the Moon a été une véritable claque quand j’étais gamin. L’exploration non-linéaire de ce gigantesque château, regorgeant de pièges, de passages secrets et d’artefacts magiques, aura vampirisé mes vacances d’été tout en développant follement mon sens de l’orientation, et aura surtout éveillé mon envie de me plonger dans cette série mythique, ce que les épisodes suivants sur GBA allaient me permettre de faire très rapidement.
LE COMTE EST BON
Arrivé à l’automne 2002 en Europe, Castlevania : Harmony of Dissonance renoue avec les mécaniques classiques de la série, tout en conservant la progression segmentée soumise à l’apprentissage de nouvelles capacités et les éléments de RPG, initiés par le Castlevania: Symphony of the Night de la Playstation.
Au premier abord, le gameplay est plus rigide et le système de magie est simplifié par rapport à celui de Circle of the Moon, se basant sur l’association de grimoires élémentaires (Feu, Glace, Vent…) et de l’arme secondaire (Poignard, Hache, Crucifix…) portée par votre héros : Juste Belmont.
Harmony of Dissonance base son scénario sur votre cheminement dans, non pas un, mais deux châteaux à explorer, reliés l’un à l’autre par différents portails.
Si l’idée est bonne, elle fait surtout illusion : la progression est considérablement guidée et le soft s’avère “facile” dans sa globalité. Bien que n’ayant que de très vagues souvenirs de Harmony of Dissonance, j’ai terminé le portage Switch de la Advance Collection à 200%, avec la meilleure fin possible parmi les trois disponibles, en une petite dizaine d’heures. Au final, s’il n’est ni le plus palpitant, ni le plus bel épisode de la saga, Harmony of Dissonance est un jeu très abordable, parfait point d’entrée pour découvrir Castlevania et ses gimmicks.
L’épisode suivant sort sur Game Boy Advance en mai 2003, et est encore aujourd’hui considéré par beaucoup de fans comme l’un des meilleurs jeux de la licence, et comme un modèle quasi-parfait du genre Metroidvania.
Castlevania : Aria of Sorrow tranche avec les épisodes précédents en transposant son intrigue dans le futur, en 2035. On y incarne Soma Cruz, un étudiant en visite au Japon, embarqué malgré lui dans la réalisation d’une prophétie annonçant la résurrection de Dracula, éliminé durant l’éclipse solaire de 1999. Oui, celle où Paco Rabanne avait prédit la fin du monde et le crash de la station Mir dans le Gers, oui.
Le jeu introduit un nouveau type de magie : le Tactical Soul, qui permet à Soma d’obtenir de nouvelles capacités en absorbant l’âme des monstres éliminés lors de son aventure. Beaucoup plus riche que le DSS de Circle of the Moon et bien plus original que le principe des spellbooks de Harmony of Dissonance, cette innovation a été largement plébiscitée par les joueurs. Également salué par la presse, réputé pour être l’un des meilleurs jeux de la Game Boy Advance, et le plus beau Castlevania disponible sur la portable de Nintendo, Aria of Sorrow sera timidement accueilli au Japon, mais bien plus chaleureusement aux États-Unis.
Le succès finalement rencontré lui donnera droit à une suite directe : Dawn of Sorrow, sortie en 2005 sur Nintendo DS.
L’autre titre présent sur la cartouche n’a rien à voir avec les précédents : Vampire’s Kiss, alias Dracula X aux USA, remake pour la Super Nintendo de Castlevania : Rondo of Blood, un titre sorti exclusivement sur PC Engine au Japon.
Ici, on revient à une formule beaucoup plus primitive de Castlevania, antérieure à Symphony of the Night, avec un jeu découpé en niveaux et un gameplay rigoureux, voire punitif, qui ne m’a pas franchement donné envie de prioriser cet épisode par rapport à ceux de la GBA. Je m’y attellerais sûrement à l’occasion, mais la réputation du soft me laisse présager une souffrance qui peut largement attendre.
LE DASH ET LE FOUET
Voilà plusieurs mois que Castlevania Advance Collection me faisait gentiment de l’œil.
J’avais déjà profité des soldes sur le store de la Switch pour me procurer Castlevania Anniversary Collection ; qui compilait les jeux sortis sur NES, Game Boy, Super Nintendo et Mega Drive ; et l’édition physique de Castlevania Advance Collection par Limited Run aura su me convaincre de faire un bond dans le passé pour redécouvrir les jeux qui ont rythmé mon adolescence.
Sans aucun doute, Circle of the Moon, Harmony of Dissonance et Aria of Sorrow accusent le poids des années sur bien des points : graphismes pensés pour l’écran d’une console portable, au rendu peu flatteur sur nos écrans 4K d’aujourd’hui, navigation laborieuse dans des menus d’un autre âge, scénarios parfois cousus de fil blanc… Mais brillent aussi par d’autres aspects : bande son entêtante, gameplay où simplicité rime (souvent) avec efficacité, bestiaire chamarré, et quête effrénée et obsessionnelle pour explorer chaque recoin de maps labyrinthiques.
En ce qui concerne le portage en lui-même, il est pour ainsi dire irréprochable, si l’on excepte que l’absence de croix directionnelle sur les Joy-Con originaux de Switch se fait particulièrement ressentir avec ce type de jeu.
Petit bonus appréciable : une galerie contenant artbooks et autres manuels originaux.
Tandis que la série Castlevania n’a pas connu de nouvel épisode depuis 2014, avec Lord of Shadows 2, j’avoue, de mon côté, avoir beaucoup de mal à accrocher aux Castlevania en 3D, avec lesquels la série semble perdre tout son charme.
Aussi, l’éclosion actée du genre Metroidvania dont il est, comme son nom l’indique, l’un des deux parents, me faire penser qu’il serait sûrement intéressant de voir arriver un nouveau Castlevania en 2D, dans l’esprit de ce que Nintendo et MercurySteam ont pu proposer avec Metroid Dread. D’autant que, d’un point de vue chronologique, aucun jeu Castlevania ne se déroule dans la deuxième moitié du XXe siècle, et j’avoue que chasser Dracula dans les années 1970, 1980 ou 1990 est une idée qui sonne particulièrement bien à mon oreille !
En attendant, vous pourrez toujours vous consoler avec les descendants légitimes de Akumajō Dracula : Hollow Knight, Blasphemous et Dead Cells, qui a justement eu droit à son DLC Castlevania récemment, ou jeter un œil à la descendance directe des jeux GBA signée Koji Igarashi : Bloodstained.
Comme avec Metroid Prime Remastered, rejouer aux Castlevania de la Game Boy Advance a été l’occasion de me rappeler à quel point le début des années 2000 a été une période incroyable pour le jeu vidéo.
L’entrée dans une décennie charnière où les contraintes techniques disparaissaient peu à peu, permettant aux joueurs de profiter de softs toujours plus riches et immersifs. Pour moi, ces années ont autant été rythmées par le collège, puis le lycée, que par mes heures passées à arpenter Hyrule ou le château de Dracula sur ma GBA. S’éloigner du quotidien en cherchant désespérément à s'évader d’un édifice entièrement pensé comme un piège mortel, fouet à la main, voici sûrement un concept qui plairait à mon psy, si j’en avais un.
Quoi qu’il en soit, ados d’hier ou d’aujourd'hui, n’hésitez pas à découvrir, ou à faire découvrir, ces pépites du jeu nomade autour de vous !
Quant à moi, j’ai demandé un Joy-Con avec une croix directionnelle au Père Noël...
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Castlevania !! Quelle série, j'avais même fait l'épisode N64, qui nous avait fait baver avec son inédite 3D... Les épisodes en 2D ont l'avantage de très bien vieillir.
Super article encore une fois, et bonne chance pour Rondo of blood, il n'est en effet pas évident.