COMICS POSTCARD - ÉTOILES MONTANTES
New Gods + The Moon is Following Us + Silent Jenny + Helen de Wyndhorn + Frankenstein
Je dois me confesser : j’adore le groupe Gold. À mes yeux, c’est assurément l’un des meilleurs groupes français. Textes, mélodies, synthés qui embaument littéralement tout l’espace d’un épique parfum d’années 1980 ; tout est super chez Gold.
Quel rapport avec les bouquins dont je vais vous parler aujourd’hui ? Aucun.
J’ai juste pensé à leur morceau “Plus près des Étoiles” en trouvant le titre de cette newsletter. Et je me suis dit que c’était le moment où jamais de crier haut et fort mon amour pour cette formation originaire du Tarn.
Quoi qu’il en soit, dans cette nouvelle newsletter consacrée à la bande dessinée, j’ai sélectionné pour vous quelques nouveautés réalisées par le gratin du Neuvième Art contemporain, stars d’aujourd’hui et légendes de demain.
En suivant les liens affiliés pour vous procurer les bandes dessinées recommandées dans cette newsletter chez les copains de Comics Zone, vous soutenez ce Substack et une belle librairie spécialisée ! Merci à vous !
New Gods - Tome 1 - Urban Comics
J’étais ressorti assez tiède de ma lecture de Dawnrunner, première production du duo formé par Ram V et Evan Cagle, parue en France chez HiComics. Alors autant vous dire que voir cette équipe s’emparer des New Gods, création mythique de Jack Kirby chez DC Comics, m’avait rendu aussi anxieux que curieux du résultat ! La série est arrivée en version française chez Urban Comics, l’heure du jugement a sonné !
Darkseid n’est plus. Le fragile équilibre qui existait entre les mondes de Neo-Genesis et d’Apokolips est rompu, la guerre est inévitable, le chaos absolu est la seule issue. À moins que l’avenir des Dieux ne se joue sur Terre, dans l’affrontement qui oppose Mister Miracle et Big Barda à Orion, venu éliminer un enfant qui pourrait bien être la clé de leur survie... Ou de leur annihilation !
Si vous n’êtes pas familiers avec le Quatrième Monde de Jack Kirby, il est bien possible que pas mal de références vous échappent, le style naturellement hermétique du scénariste n’arrangeant rien à la chose.
Visuellement, la série envoie du très lourd. Cagle est accompagné par différents artistes tout au long du volume, ce qui participe à la richesse de sa narration, tout en masquant peut-être une certaine lenteur dans son rythme de production.
Dawnrunner faisait beaucoup de promesses sans vraiment parvenir à les tenir. Malgré une partie graphique très travaillée, le titre partait clairement en sucette sur la fin, un peu comme si les moteurs avaient été coupés en plein vol, forçant Ram V et Evan Cagle à bâcler leur conclusion avec les moyens du bord, sans aucune supervision éditoriale. Ici, grosse licence oblige, on sent que c’est beaucoup plus carré, avec une ligne directrice claire, DC Comics tenant fermement la barre pour que personne ne casse ses jouets.
Apprivoiser l’univers de Jack Kirby et de son Quatrième Monde n’est pas chose aisée et cette production en est une belle démonstration. Cela étant, malgré son accessibilité restreinte, New Gods peut se savourer comme une excellente série de science-fiction mythologique, qui propose quelques fulgurances visuelles assez appréciables.
DAWNRUNNER : LA DÉCEPTION MONSTRE ?
Publiée en cinq numéros par Dark Horse Comics aux États-Unis, la série Dawnrunner, écrite par Ram V et dessinée par Evan Cagle, arrive en version française chez HiComics, sous son label HiGraphics. Une lecture dont je ressors avec un embarras presque aussi colossal que les kaijūs qui arpentent ses pages.
The Moon is Following Us - Urban Comics
Daniel Warren Johnson est l’un des nouveaux auteurs incontournables de la bande dessinée américaine. Accompagné de Riley Rossmo, il revient chez Urban Comics avec The Moon is Following Us, fable de science-fiction sur la parentalité et le poids des responsabilités familiales.
Sam et Duncan affrontent mille dangers pour retrouver leur fille Penny, abductée par une mystérieuse entité venue d’un monde onirique qui semble tout droit sorti de son imagination. Jusqu’où ce papa et cette maman devront-ils aller pour sauver la vie de leur progéniture ? Dans cet univers où rêve et réalité ne font qu’un, leurs soutiens sont parfois plus bizarres et menaçants que leurs adversaires...
Entre Inception et Little Nemo in Slumberland, Johnson propose une sorte d’isekai sympathiquement pulp qui peine à sortir d’une trame malheureusement assez prévisible. Avec dix numéros au compteur, tous regroupés dans le volume proposé par Urban, la série tient difficilement son rythme, bien moins frénétique que celui des autres travaux de l’auteur comme Beta Ray Bill ou Do a Powerbomb !.
Si je comprends les motivations derrière les sujets abordés, qui parleront sûrement à celles et ceux qui sont parents, le traitement est assez convenu et j’ai quand même eu l’impression de me retrouver face à un scénariste passé en pilotage automatique.
Pour moi, c’est la première fausse note dans le parcours de Daniel Warren Johnson, dont le travail m’avait, jusqu’à présent, totalement convaincu. Une petite déception tout juste sauvée par sa partie graphique, immédiatement catchy grâce à ses couleurs acidulées et toujours très agréable dans sa composition hyper fluide.
D’autres travaux de Daniel Warren Johnson à découvrir :
Achetez Wonder Woman : Dead Earth en deux clics chez Comics Zone !
Achetez Transformers - Tome 1 en deux clics chez Comics Zone !
LES TRANSFORMERS SONT DE RETOUR !
Les Transformers comptent parmi les figures incontournables de la Pop Culture.
Silent Jenny - Label 619
Après Shangri-La et Carbone & Silicium, Mathieu Bablet revient au Label 619 chez Rue de Sèvres avec Silent Jenny, troisième et dernier volet de son triptyque de science-fiction, qui nous entraîne cette fois-ci dans un monde post-apocalyptique où les abeilles ont disparues.
Une terre stérile, où l’eau et la nourriture manquent en permanence ; arpentée par les Monades, de gigantesques colonies motorisées en perpétuel mouvement dont les habitants cherchent à survivre sans se soumettre au système oppressif des villes ; et où les Microïdes explorent l’échelle microscopique en quête du matériel génétique qui permettra de ressusciter les insectes pollinisateurs, dans l’espoir de rendre à notre planète son caractère verdoyant d’autrefois.
Voyageant à bord du Cherche-Midi, Jenny compte parmi ces explorateurs et exploratrices de l’inframonde, s’enfonçant toujours plus loin dans l’infiniment petit pour accomplir leur mission, au risque de ne jamais en revenir.
Dans cette nouvelle fresque de S.F. typique de son travail méticuleux, Mathieu Bablet nous transporte dans un futur pas si fictif que ça, survolant au passage bon nombre de sujets toujours très actuels : fin de vie, maladie, héritage, émancipation, deuil, peur de la mort, et limites de la dévotion et de l’obéissance.
Autant de thématiques qui s’articulent avec beaucoup de fluidité autour de l’univers incroyablement riche qu’il construit, où une technologie de pointe aux dérives organiques à la limite du body horror côtoie aussi bien les superstitions nées d’une forme de néo-mysticisme que les inégalités sociales renforcées par l’effondrement climatique.
Proposé dans un très beau format qui met en valeur les planches de son créateur, Silent Jenny s’impose comme une nouvelle réussite de Mathieu Bablet, qui assoit un peu plus son statut de nouveau baron de la bande dessinée de science-fiction.
QUEL AVENIR POUR LA BANDE DESSINÉE ?
Dans cet épisode de POP CULTURE & COMICS, on fait le point sur un vaste sujet : l’avenir de la bande dessinée !
Helen de Wyndhorn - Glénat
Helen de Wyndhorn est peut-être l’une des plus belles, si ce n’est LA plus belle bande dessinée sortie en France cette année !
À tout juste 16 ans, Helen Cole n’est pas vraiment une adolescente modèle. Depuis la disparition de son père, elle est devenue alcoolique, fume plus que de raison et fait fi de toutes les bonnes manières. Pour la remettre dans le droit chemin, son grand-père lui paie les services d’une préceptrice, Lilith Appleton, et l’envoie se mettre au vert dans la propriété familiale. Seulement, une fois arrivée au gigantesque domaine de Wyndhorn, Helen va découvrir que son grand-père n’est pas vraiment un vieux monsieur comme les autres, ce dernier troquant volontiers ses charentaises contre une épée bien affûtée pour zigouiller des créatures monstrueuses.
Au scénario de Helen of Wyndhorn, on retrouve Tom King, déjà bien connu des amateurs et des amatrices de bande dessinée américaine, notamment pour ses travaux chez DC Comics, où il prend un malin plaisir à offrir une seconde jeunesse à des figures désuètes ou trop rarement exploitées par l’éditeur.
C’est d’ailleurs chez DC Comics qu’il a collaboré pour la première fois avec la dessinatrice Bilquis Evely sur la mini-série Supergirl : Woman of Tomorrow, qui compte parmi les sources d’inspiration de James Gunn pour son film à venir avec Milly Alcock dans le rôle titre. Bilquis Evely, qui a justement remporté le prestigieux Eisner Award de la meilleure artiste pour son travail sur Helen of Wyndhorn. Une récompense indiscutablement méritée quand on voit la beauté des planches proposées.
Dans Helen of Wyndhorn, cette équipe artistique deluxe joue avec la mince frontière qui sépare la réalité de la fiction, tout en rendant hommage à tout un pan de la culture populaire, notamment la littérature pulp ; et plus particulièrement l’œuvre de Robert E. Howard, le créateur de Conan le Barbare, dont C.K. Cole, le père de l’héroïne, est assurément inspiré. Le résultat, c’est une épopée à la narration parfois un peu verbeuse et hermétique, mais dans laquelle les tendances bavardes de Tom King sont largement compensées par la richesse et la minutie du trait de Bilquis Evely, dont le pouvoir d’attraction est quasi cathartique.
C’est beau, mais en plus c’est blindé de références qui nourrissent notre imaginaire depuis près d’un siècle. Et ça serait une grosse erreur de passer à côté !
DANGER STREET : TOM KING ET LES FONDS DE TIROIRS DE DC COMICS
Quand le plan tarabiscoté d’une équipe de super-losers tourne mal, toute tentative d’arranger les choses ne peut que les empirer ! Tom King et Jorge Fornés nous emmènent pour une virée à Danger Street, le royaume des personnages oubliés de DC Comics…
Frankenstein - Urban Comics
Est-il encore possible de surprendre avec Frankenstein ?
Récit fondateur de la science-fiction, le roman épistolaire de Mary Shelley publié en 1818 a été maintes fois adapté, revisité et parodié, devenant une pierre angulaire de notre culture populaire. Parmi ses nombreux portages sur le petit et le grand écran, le film de 1931 produit par Universal et réalisé par James Whale, dans lequel Boris Karloff incarne l’emblématique créature cadavérique sublimée par le travail du maquilleur Jack Pierce, est sans conteste le plus influent.
C’est d’ailleurs de ce film que s’est inspiré le scénariste et dessinateur Michael Walsh pour proposer sa propre version de Frankenstein chez Skybound Entertainment, dans un comic book qui se veut à la fois hommage et relecture du mythe.
L’artiste y crée une nouvelle dynamique, intégrant de nouveaux protagonistes et des enjeux plus personnels, sans oublier de conserver la sensibilité du monstre rapiécé tel qu’il a été interprété par Karloff, nous rappelant que dans Frankenstein, toute abomination de la science qu’elle soit, la créature est aussi la victime de son créateur.
Avec son style graphique qui se situe quelque part entre ceux d’Alex Toth et de Francesco Francavilla, Michael Walsh livre une mini-série de quatre numéro qui fait totalement écho à l’esthétique du long-métrage d’Universal, nous transportant dans un univers gothique à l’ambiance poisseuse, où la figure sépulcrale de la création du Docteur Frankenstein n’en est que plus majestueuse.
En misant sur une narration fragmentée, Walsh tient les lecteurs et les lectrices en haleine sans oublier de figer le temps pour quelques moments de grâce symboliques, faisant de cet album, proposé dans un très beau grand format par Urban Comics, un incontournable pour tout amateur ou amatrice d’épouvante classique et de belle bande dessinée !
Après Dracula et L’Étrange Créature du Lac Noir, ce Frankenstein s’impose peut-être le plus abouti des comics Universal Monsters de Skybound pour l’instant. Sûrement parce qu’il a été fait avec les meilleures intentions et aussi les meilleurs morceaux !
L'ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR VIT TOUJOURS !
Dracula, le monstre de Frankenstein, la Momie, ou encore l’Homme Invisible, autant de personnages de fiction qui, des romans du XIXe siècle au cinéma de l’Âge d’Or d’Hollywood, ont participé à élever les fondations de la Pop Culture d’aujourd’hui. Parmi les entités cauchemardesques dont l’image imprimée sur pellicule a traumatisé des générations, il en …
Peut-être êtes-vous passés à côté de ma dernière vidéo consacrée à une série injustement oubliée, largement inspirée par les codes du genre super-héroïque : Un Agent très Secret. Si c’est le cas, il n’est pas trop tard pour la découvrir sur Youtube ou sur Substack.
Avant de terminer, j’ai commencé à travailler sur des formats courts que vous pourrez retrouver sur Youtube, Instagram et même TikTok ! Au programme : des comics, évidemment, certaines vidéos étant tout simplement adaptées des critiques que vous pouvez lire dans cette newsletter ; mais aussi des recommandations et anecdotes culturelles au sens large. C’est un tout nouvel exercice pour moi, d’autant plus compliqué que j’ai souvent du mal à faire court. Si vous traînez un peu sur ces réseaux, n’hésitez pas à m’y suivre, ça fait toujours plaisir !
Si vous avez lu l’un des albums présentés dans cette infolettre, n’hésitez pas à me donner votre avis dans l’espace réservé aux commentaires, il est là pour ça !
Même si vous faites partie de la majorité silencieuse, n’oubliez pas de laisser un petit like sur le post ! Ça ne coûte rien et ça me permet de savoir si ce contenu vous intéresse.
Jusqu’à la prochaine fois, je compte sur vous pour avoir de saines lectures !
Soutenez-moi sur Ulule à partir de 1€ par mois !
N’hésitez pas à partager cet article sur les réseaux sociaux s’il vous a plu !
Recevez mes articles, podcasts et vidéos directement dans votre boîte mail, sans intermédiaire ni publicité, en vous abonnant gratuitement !
COMICS POSTCARD - RIEN NE SERT DE COURIR, IL FAUT RELANCER À POINT
Après un été plutôt calme, où je me suis concentré sur la préparation de mes prochaines vidéos, la rentrée est chargée. J’ai officiellement la dose de lecture en retard. Qui plus est, non content d’avoir déjà une grosse pile de comics à rattraper, je me suis mis en tête de lire les ouvrages de















Ce Mathieu Bablet tout de même ! Je viens tout récemment de lire son Shin Zero (qu'il a scénarisé avec Guillaume Singelin au dessin) et j'ai été surpris par la qualité du world building (un monde où les "super sentais" sont à louer via une app à la Uber), mais aussi le traitement de ses personnages, à la fois délicat et terriblement humain. Je m'attendais à un récit "léger" bourré de références (il y en a !) et je suis tombé sur une histoire bien plus riche et complexe que ce à quoi je m'attendais !
Merci encore pour cette belle sélection !!
De biens saines lectures!
Vraiment bien aimé ce Frankenstein et le New Gods tome 1!
Helen de Wyndhorm est tout juste sur ma PAL!
The Moon is Following us est assurément sur ma wishlist grand fan des travaux de DWJ !
Merci Chris pour ton nouvel article